GALERIE ETC
2023 01.07 - 23.09
exposition collective avec Claude Chaussard, Vincent Dulom, Eve Gramatzki, Emmanuelle Leblanc, Charles Pollock
GROUP SHOW
2023 01.07 - 23.09
exposition collective avec Claude Chaussard, Vincent Dulom, Eve Gramatzki, Emmanuelle Leblanc, Charles Pollock
Outre-Horizon
Dans sa lumineuse biographie d’Anna-Eva Bergman Thomas Schlesser propose de réunir sous le vocable d’«outre-horizon» un corpus d’œuvres de maturité qui se distinguent par leur palette restreinte l’épure des formes qu’elles représentent souvent dérivées d’éléments simples du paysage quand ce n’est pas tout simplement de l’horizon des œuvres qui toutes manifestent un effort commun pour donner à voir soit l’espace qu’il y aurait au-delà de l’horizon soit avant même l’isolement des formes le moment de leur émergence. La question de l’horizon multiple et insaisissable à la limite entre le visible et l’invisible est aussi au cœur de l’exposition d’été que propose la galerie etc autour de quelques œuvres rigoureusement choisies.
Entre la Croisée IV d’Emmanuelle Leblanc et le halo de Vincent Dulom, c’est d’abord sur la limite du visible et de l’invisible que le regard s’exerce. Le fond d’or symbole d’infini des primitifs italien dévoile les mêmes secrets de flou et de diffusion de la lumière que l’impression progressivement densifiée de Vincent Dulom au centre de laquelle peuvent finir par apparaître à force d’accommodation des lignes voire un point focal tel qu’explicitement désigné par l’intersection deux de arcs chez Emmanuelle Leblanc qui constituent d’ailleurs avec la craie de traçage de Claude Chaussard la seule trace de construction au sens humain et architectonique du terme des paysages ou des espaces proposés. Car l’horizon peut aussi trouver un dépassement dans sa propre disparation quand la lumière ou une tempête trop forte l’efface à l’exception d’un léger dépôt de bleu.
Prenant plus à bras-le-corps l’horizon Mathieu Bonardet le vide de sa dimension paysagère en réinvestissant une œuvre de 2011 issue de l’immensité des paysages américains. Fragmenté en quatre panneaux l’outre-horizon est ici celui du désastre ou du désert où il n’y aurait plus qu’un bas et un haut infiniment répétés dans toutes les directions et dans tous les formats possibles. L’ouverture de l’espace confinerait alors à l’enfermement s’il n’était la touche plus naturelle rapportée par Eve Gramatzki dans une composition elle aussi en deux registres mais dont la teinte verte de l’inférieur et celle bleu du supérieur ne manquent pas de rappeler les paysages de l’Ardèche où elle commença à séjourner à partir de 1979 et où sa pratique évolua vers une abstraction plus géométrique. Le parcours peut alors s’achever par un dessin au crayon de Charles Pollock le plus spirituel et aérien de la fratrie. Sublimé par les verticales vertes et bleues l’outre-horizon dévoile ici sa dimension la plus rare.
Dans sa lumineuse biographie d’Anna-Eva Bergman Thomas Schlesser propose de réunir sous le vocable d’«outre-horizon» un corpus d’œuvres de maturité qui se distinguent par leur palette restreinte l’épure des formes qu’elles représentent souvent dérivées d’éléments simples du paysage quand ce n’est pas tout simplement de l’horizon des œuvres qui toutes manifestent un effort commun pour donner à voir soit l’espace qu’il y aurait au-delà de l’horizon soit avant même l’isolement des formes le moment de leur émergence. La question de l’horizon multiple et insaisissable à la limite entre le visible et l’invisible est aussi au cœur de l’exposition d’été que propose la galerie etc autour de quelques œuvres rigoureusement choisies.
Entre la Croisée IV d’Emmanuelle Leblanc et le halo de Vincent Dulom, c’est d’abord sur la limite du visible et de l’invisible que le regard s’exerce. Le fond d’or symbole d’infini des primitifs italien dévoile les mêmes secrets de flou et de diffusion de la lumière que l’impression progressivement densifiée de Vincent Dulom au centre de laquelle peuvent finir par apparaître à force d’accommodation des lignes voire un point focal tel qu’explicitement désigné par l’intersection deux de arcs chez Emmanuelle Leblanc qui constituent d’ailleurs avec la craie de traçage de Claude Chaussard la seule trace de construction au sens humain et architectonique du terme des paysages ou des espaces proposés. Car l’horizon peut aussi trouver un dépassement dans sa propre disparation quand la lumière ou une tempête trop forte l’efface à l’exception d’un léger dépôt de bleu.
Prenant plus à bras-le-corps l’horizon Mathieu Bonardet le vide de sa dimension paysagère en réinvestissant une œuvre de 2011 issue de l’immensité des paysages américains. Fragmenté en quatre panneaux l’outre-horizon est ici celui du désastre ou du désert où il n’y aurait plus qu’un bas et un haut infiniment répétés dans toutes les directions et dans tous les formats possibles. L’ouverture de l’espace confinerait alors à l’enfermement s’il n’était la touche plus naturelle rapportée par Eve Gramatzki dans une composition elle aussi en deux registres mais dont la teinte verte de l’inférieur et celle bleu du supérieur ne manquent pas de rappeler les paysages de l’Ardèche où elle commença à séjourner à partir de 1979 et où sa pratique évolua vers une abstraction plus géométrique. Le parcours peut alors s’achever par un dessin au crayon de Charles Pollock le plus spirituel et aérien de la fratrie. Sublimé par les verticales vertes et bleues l’outre-horizon dévoile ici sa dimension la plus rare.